Odoo, le spécialiste belge des logiciels d’entreprise, continue d’afficher des chiffres de croissance impressionnants. En 2024, l’entreprise technologique wallonne a réalisé un chiffre d’affaires de 426,9 millions d’euros, soit une croissance de 32 % par rapport à l’année précédente. Pourtant, la direction reste remarquablement lucide. « Nous ne sommes qu’au début d’une accélération majeure », déclare le directeur financier Alessandro Mazzocchetti.
Le succès d’Odoo repose sur un modèle hybride : la majeure partie du logiciel ERP est open source et disponible gratuitement, tandis qu’environ 20 % des fonctionnalités sont payantes. Les revenus proviennent principalement des abonnements (344,9 millions d’euros, +28,7 %) et des services tels que la mise en œuvre et la formation (81,9 millions d’euros, +45 %).
Malgré cette croissance, le bénéfice net reste modeste : 314 000 euros en 2024, en raison notamment de l’augmentation des impôts et des investissements importants. Ces coûts augmentent délibérément, avec +25 % des dépenses de vente et de marketing, +11 % en R&D et +33 % en administration générale. Odoo se concentre en effet sur la croissance, et non sur le profit à court terme. « Nous sommes en trésorerie positive, et cela nous suffit pour l’instant », déclare Mazzocchetti.
Expansion mondiale et ambition
Les ambitions d’Odoo sont grandes. L’entreprise, qui compte aujourd’hui 13 millions d’utilisateurs et 5 000 collaborateurs dans 19 pays, prévoit de s’étendre à quatre nouveaux marchés en Europe, en Asie et en Amérique d’ici la fin de l’année. Odoo passe également à la vitesse supérieure en matière de recrutement : d’ici 2025, l’entreprise souhaite embaucher 2 500 nouvelles personnes, dont un tiers en Belgique. La vague de recrutement est déjà en cours, tant au niveau national qu’international.
Odoo a été fondée en 2005 par Fabien Pinckaers, qui en est toujours le PDG et détient une participation majoritaire. Avec des investisseurs tels que CapitalG, Sequoia, BlackRock et Mubadala, l’entreprise est aujourd’hui devenue la société technologique la plus valorisée de Belgique.
« Nous sommes en concurrence avec des géants tels que Microsoft et SAP, mais nous ne sommes encore qu’une petite entreprise », déclare Mazzocchetti. « Il y a encore beaucoup de potentiel. La véritable accélération doit encore commencer. »