Mitch De Geest, 42 ans, vit le meilleur moment de sa vie. Bientôt, à l’été 2024, il pourra frapper un grand coup sur le marché belge des télécoms avec le réseau 5G de Digi, et sur le marché des entreprises, son Citymesh est en train de percer avec des solutions 5G privées. Proximus n’a qu’à bien se tenir. « Bien sûr, nous allons casser les prix ». La Belgique est le pays le plus cher en matière de télécommunications. Il y a encore beaucoup de marge.
L’entrepreneur de Flandre occidentale déborde de confiance. À Blankenberge, Mitch De Geest possède toujours un magasin d’informatique Quest Computers, qu’il a ouvert dans sa jeunesse, mais il s’est rapidement tourner vers les grands en 2003, lorsqu’il a lancé Citymesh. Au départ, il s’agissait d’installer des réseaux wifi, d’abord principalement dans son propre biotope, le long de la côte, puis dans les grandes villes. Tout s’est accéléré lorsque Citymesh a obtenu la quatrième licence il y a trois ans, au printemps 2020, pour une somme dérisoire, le montant minimum de 15 millions d’euros. Cet événement a immédiatement attiré l’attention de Stijn Bijnens, directeur général de Cegeka, qui s’est assis autour de la table avec Mitch De Geest et a finalement acheté 75 % des actions, y compris la participation d’Ingels et d’Akkermans.
Déjà 14 000 cartes SIM en service
Au printemps 2022, Citymesh/Cegeka a obtenu la licence 5G avec, à la surprise générale, l’opérateur roumain Digi. Ce noble inconnu, une entreprise de construction, compte tout de même près de 20 millions de clients sur le territoire national, en Italie, en Espagne et au Portugal. « En trois semaines, la coentreprise 50/50 a été conclue », explique Mitch De Geest. Aujourd’hui, quelque 500 millions d’euros ont déjà été investis, dont 140 millions pour le spectre 5G. Mais Digi Belgium n’a toujours pas choisi ses fournisseurs. En tout état de cause, il ne s’agira pas de producteurs de réseaux chinois. Nokia ou Ericsson sont donc les principaux candidats. Aujourd’hui, elle utilise le réseau de Proximus. Cela peut surprendre, mais plus de 14.000 cartes SIM Citymesh sont déjà actives. Les abonnés voient Citymesh sur l’écran de leur smartphone. Plusieurs d’entre eux se trouvent également à l’aéroport de Zaventem, où Citymesh a construit un réseau 5G privé. Ils peuvent voir ‘Brussels Airport’ sur l’écran d’ouverture de leur téléphone portable. Cegeka en a déjà 3.000 en service.
1 million d’abonnés
Mitch De Geest ne laisse planer aucun doute. Digi va casser les prix de manière agressive. « Depuis l’arrivée de Telenet, il ne s’est pratiquement rien passé dans le domaine des télécommunications. Aujourd’hui, 12 millions de cartes SIM sont actives dans notre pays.
A court terme, elle table sur 1 million d’abonnés. Pour ce faire, elle utilisera tous les canaux directs et indirects. » Digi, qui construira également un réseau de fibres optiques et offrira une offre triple de services de téléphonie mobile, d’internet et de télévision, se concentre sur le marché des consommateurs. Citymesh veut s’attaquer au marché des entreprises, détenu à 80 % par Proximus. Cegeka ayant une position dominante sur le marché des entreprises, il est évident qu’elle dispose d’un atout important.
Quand ça brûle
Mitch De Geest, qui a deux enfants, un fils de 15 ans et une fille de 13 ans, a déjà réalisé de nombreux réseaux sans fil avec Citymesh, notamment pour de grands festivals comme Pukkelpop, mais aussi pour des spectacles de Rammstein et Beyoncé. Le siège de Citymesch à Oostkamp, près de Bruges, est en pleine expansion. Il y aura une succursale à Bruxelles, puis à Wavre. Le père De Geest était comptable. Citymesh vise un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros cette année et est rentable pour la première fois. Fait remarquable, Mitch De Geest est volontaire chez les pompiers, il voulait même initialement faire une école militaire pour devenir pilote de F16, et il a longtemps été ambulancier. Il sait donc comment s’occuper des clients. Pour lui, l’expérience client n’est pas un mot vide de sens.
Journaliste: Luc Blyaert