« Les six derniers mois avant la vente finale ont été stressants. Il y avait toujours de nouvelles questions. J’avais parfois des problèmes respiratoires », explique Philippe Christiaens à propos de la vente de son entreprise Tridis. « Aujourd’hui, il n’y a qu’une seule question qui revient sans cesse : Et que vas-tu faire maintenant ? »
Philippe Christiaens a repris le magasin d’électronique Triac, vieux de 15 ans, de ses parents en 1992 et s’est spécialisé dans les accessoires et les câbles avec la société dérivée Tridis « parce que personne d’autre ne voulait le faire et que les marges étaient encore très correctes ». Le magasin lui-même a été vendu en 2006.
À l’âge de 16 ans dans le magasin d’électronique de ses parents Triac près de Tours & Taxis en 1982. Et chez Tridis avec sa marque Logon en 2010
Six ans plus tard, il a cessé de vendre à des retailers tels que MediaMarkt, PhotoHall et Colruyt et a transformé Tridis en un distributeur à valeur ajoutée à part entière. À cette époque, il avait également ajouté à sa gamme des solutions de vidéosurveillance en pleine expansion. Et, fait remarquable, Tridis ne proposait pas moins de 7 500 produits différents.
En 2020, la Covid est à nos portes et son associé se retire. Philippe Christiaens a 58 ans lorsqu’il est approché en 2021 par Level Next, spécialisée dans l’accompagnement et la vente à des repreneurs et investisseurs potentiels. En avril 2023, Tridis est vendue au groupe danois EET, riche d’une longue tradition de rachats. En l’espace de huit ans, il a en effet acquis quelque 28 entreprises. Tridis, désormais transformée en EET Belgium, a terminé l’année 2022 avec un chiffre d’affaires d’un peu moins de 11 millions d’euros et a connu une croissance d’un tiers en 2023, pour atteindre 14,4 millions d’euros. L’immeuble de Merchtem a depuis été vendu. Philippe Christiaens a quitté l’entreprise car, après 45 ans en tant qu’indépendant, il avait du mal à partager le pouvoir.
Les six premiers mois après la vente ont été difficiles, dit-il. « J’avais été le dirigeant pendant 45 ans. On est quelqu’un, mais du jour au lendemain, cette aura disparaît, ainsi que la fierté. » Il était également très fier de son équipe d’une quinzaine de personnes. « Je passais souvent plus de temps avec le personnel qu’avec ma femme », plaisante-t-il. Il a quelques bons conseils : « Vendez votre entreprise avec un véritable agent, avec des gens sérieux. » Philip Christiaens ponctue ses propos d’un point d’exclamation.
article de Luc Blyaert