Le chiffre d’affaires de Microsoft Belgique augmente d’au moins 34 % par an depuis 2020 et a dépassé le milliard d’euros pour la première fois à la fin de l’année dernière. Cette année encore, la directrice générale Marijke Schroos s’attend à une croissance similaire, principalement grâce au cloud, à la sécurité et à Dynamics.
Pendant longtemps, Microsoft a été décrié et considéré plutôt de manière condescendante pour son image poussiéreuse et son manque de communication, mais ces dernières années, l’entreprise a joué à fond la carte de l’innovation, injectant des tonnes d’argent dans l’intelligence artificielle, et Copilot est omniprésent. Marijke Schroos a connu tous les hauts et tous les bas puisqu’elle travaille chez Microsoft depuis plus de 21 ans, période au cours de laquelle elle a eu ses trois enfants. Elle a commencé comme spécialiste du marketing et est devenue directrice générale il y a presque deux ans. Depuis, elle siège tous les jeudis dans la « Digital Win Room » avec l’ensemble de la direction de Microsoft.
Dans notre pays, Microsoft emploie quelque 550 personnes, dont 300 travaillent uniquement pour la branche belge. Les autres employés se concentrent principalement sur les activités internationales. Il s’agit de grandes entreprises et de gouvernements tels que l’OTAN, AB Inbev, Arcelor Mittal ou Atlas Copco. L’ensemble de ces activités permet à Microsoft Belux de réaliser un chiffre d’affaires d’un peu moins de 2 milliards d’euros cette année.
Marijke Schroos accorde une grande importance à la diversité. Environ un tiers de la main-d’œuvre est composée de femmes. « Nous essayons maintenant de les impliquer davantage dans l’équipe de direction. Et je remarque que grâce à l’intelligence artificielle, les filles s’intéressent aussi davantage au secteur des technologies de l’information. Comme les Tornados ou les Cheetas, nous devons oser passer le relais ».Marijke Schroos se dit optimiste en matière de technologie. « Chaque emploi subira l’impact de l’IA, il y aura aussi des suppressions d’emplois, mais il y aura aussi beaucoup d’opportunités. Il est possible que la pénurie de professionnels de l’informatique en Belgique soit également enrayée en partie grâce à l’IA. »
À propos des augmentations unilatérales des droits de licence, elle reste quelque peu silencieuse. « Les produits sont aussi devenus beaucoup plus riches. » Pour les entreprises, ils peuvent être négociés ; pour le secteur des PME, les partenaires obtiennent des prix « early adopters » ou d’autres réductions. Le canal où les entreprises se spécialisent reste donc très important pour Microsoft.
Et puis ceci : Marijke Schroos passe le relais à Jef De Wit, fondateur de Cronos, et aimerait savoir comment il voit l’avenir évoluer.
Interview et texte par Luc Blyaert
Interview vidéo par Nicolas Demeure